ALIMENTATION
Dans la nature le régime alimentaire du Chardonneret est constitué de 80 % de graines de composées (principalement des graines de chardons).
En captivité, l’éleveur doit distribuer à ses oiseaux un régime à la fois riche et varié afin que ces derniers soient en condition optimale tout au long de la saison.
Je distribue un mélange de graines que vous pourrez consulter sur ce site en rubrique soins . Le gruau d’avoine est totalement exclu de l’alimentation des Chardonnerets, car il entraîne des entérites extrêmement difficiles à guérir, même après des soins intensifs de la part de l’éleveur. Comme pour l’ensemble de mes fringillidés en mutation de couleurs, je distribue des rations journalières afin que les oiseaux ne consomment pas qu’un seul type de semences (principalement du niger ) et ne s’engraissent pas rapidement Le millet en grappe est toujours présent dans les volières. Tout au long de l’année, suivant la période de récolte, les graminées suivantes sont distribuées :
Mouron blanc graminée à donner mi-mûre et mûre.
Tussilage mûre
Pâturin annuel mi-mûre et mûre
Séneçon vulgaire mi-mûre et mûre
Bourse à pasteur mi-mûre et mûre
Pissenlit mi-mûre et mûre
Salsifis des prés mûre
Plantain majeur mi-mûre et mûre.
Plantain lancéolé mi-mûre et mûre
Laiteron maraîcher mi-mûre et mûre
Porcelle enracinée mûre
Chardons et Cirses mûre
Centaurée mûre
Bleuet mûre
Salade sauvage mi-mûre et mûre
Semences de laitue mi-mûre et mûre
Trainasse mûre
Renouée persicaire mûre
Petite bardane mûre
Armoise commune mûre
Tanaisie Vulgaire mûre
Baies :
Sorbier des oiseleurs à donner mûre
Pyracantha rouge à donner mûre
Vous pouvez consulter certaines photos de graminées en rubrique soins.
En période de préparation à l’élevage (février, mars) comme pendant la saison d’élevage, un mélange de graines germées est distribué régulièrement (niger, salade noire, salade blanche, navette) avec également de la pâtée à l’œuf fraîche distribuée le jour même. Je complète le régime alimentaire par la distribution d’insectes à partir de la naissance des jeunes (pinckies décongelés, buffalos, teignes, pucerons verts, pucerons noirs…)Tous les mois, un complexe polyvitaminé est distribué dans l’eau de boisson. De janvier à mai, est distribuée également, dans l’eau de boisson, une combinaison d’’oligoéléments.
L’administration de médicaments (antibiotiques, sulfamides) n’est donnée qu’à titre exceptionnel et curatif, mais jamais de façon préventive. C’est principalement en hiver, lorsque ce dernier est particulièrement humide que l’on peut avoir recours à ce type de traitement.
La distribution des baies sauvages et domestiques peut être effectuée suivant les goûts des oiseaux (sorbier des oiseleurs, pyracantha rouge, pyracantha orange, sureau noir, fraises, fraises des bois, mûres).
ELEVAGE
Comme pour la plupart de mes pensionnaires, je donne la préférence aux volières séparées (1,60 m x 2,50 m x 0,80 m pour un couple). On peut tenter la reproduction en volière commune de grande dimension, mais la surveillance des reproducteurs est plus délicate et l’élevage plus aléatoire (nids détruits, œufs piqués ou mangés par d’autres habitants de la volière), ce qui n’est pas une solution intéressante lorsque l’on connaît les difficultés d’élevage de ces oiseaux ! Il vaut mieux se donner le maximum de chance de réussir, privilégier le suivi individuel et ne pas compter uniquement sur le hasard.
Pendant l’hiver, le mâle chante mais ne semble pas attacher beaucoup d’importance à sa compagne (même pour les couples ayant déjà reproduit ensemble).
Au fil des semaines, les deux oiseaux se rapprochent et il n’est pas rare à partir de février, de voir le mâle chardonneret alimenter la femelle et commencer quelques parades (balancements latéraux, ailes pendantes, ponctués d’appels).
A partir de fin mars, les branches de thuyas fraîches sont suspendues dans les volières ainsi que des nids métalliques. La distribution de pas d’âne (tussilage) ayant commencé depuis près d’un mois, le pissenlit et le mouron blanc prennent le relais comme complément alimentaire.
Les reproducteurs deviennent de plus en plus nerveux et paradent ensemble. Leurs balancements répétés de gauche à droite ponctués d’appels et de chants, laissent présager une nidification probable et proche.
Le trait noir de la mandibule supérieure disparaît lorsque les chardonnerets sont en pleine condition de reproduction et leur bec devient rose.Les sujets mutés (pastel, agate, brun…) présentent également de façon distincte un trait plus léger sur la mandibule supérieure du bec.
Vers la mi-avril, le nid est construit à une hauteur de deux mètres, parfois 1,50 mètre,
généralement en pleine lumière (différence avec le bouvreuil qui préfère la pénombre) avec beaucoup de soin et de finesse à l’aide des matériaux les plus doux et les plus blancs.
Je mets à disposition les matériaux de nidification suivants : fibre de coco, crin de cheval, petites racines (gazon), mousse verte, ouate végétale, coton hydrophile (100% coton), poils de lapin blanc, fibres de chardons.
On peut donner également une fourche entourée de toiles d’araignées car certaines femelles chardonnerets utilisent cette matière comme colle pour parachever leur œuvre.
La ponte a lieu entre 8 heures et 8 heures 30, et comprend une moyenne de 5 oeufs blancs tachetés de brun foncé et de gris brun.
La couvaison dure 13 à 14 jours en fonction des conditions climatiques du moment (par temps chaud et sec, on peut obtenir des naissances à 12 jours).
Seule la femelle couve, le mâle restant à proximité du nid et chantant des journées entières. Certaines femelles commencent à couver dès le premier œuf, d’autres à partir du troisième.
On note que certains mâles chardonnerets sujets à une trop forte excitation et ne supportant pas les femelles au nid ont la redoutable habitude de détruire les nids ou de piquer les œufs.
Il faut, dans ce cas, la veille de la ponte, attraper le mâle et le placer dans une cage de concours à l’intérieur de la volière où se trouve la femelle. Après la ponte, l’œuf est remplacé par un œuf factice et le mâle relâché. Lorsque la ponte est terminée, on remet les œufs à couver et on place le mâle dans une autre volière.
La femelle se chargera d’élever seule sa progéniture. Dans le cas d’un élevage sans problème particulier (cela arrive quelquefois !), le mâle nourrit la femelle au nid mais ne la remplace pas pour couver.
On peut mirer les œufs à partir du sixième jour sans inconvénient pour la suite de la couvaison. Un chardonneret ayant bien des générations d’élevage accepte cette formalité, comme, du reste, les contrôles du nid (insecticide, etc … ) et retourne nicher aussitôt que l’on sort de la volière. Certaines femelles doivent même être retirées du nid par l’éleveur pour mirer les œufs, preuve de leur domestication.
Après l’éclosion, la femelle s’occupe de ses jeunes seule, le mâle alimente sa compagne mais ne nourrit pas encore les jeunes. Ce n’est qu’après le dixième jour environ qu’il alimente directement sa progéniture.
Le baguage s’effectue à 7 jours avec des bagues d’un diamètre de 2,7 mm si l’espèce élevée est une espèce commune.
A vingt jours, les jeunes quittent le nid mais sont nourris par les parents jusqu’au trentième jour, parfois même jusqu’au quarantième.
Contrairement aux jeunes tarins et sizerins, indépendants à 22 jours, il faut être très patient et particulièrement prudent avec les jeunes immatures de chardonnerets.
Le mâle s’acquitte généralement bien du nourrissage des jeunes pendant que la femelle refait une nouvelle ponte.
Le nombre de couvaisons est, en moyenne de deux par saison, certaines femelles nichant trois fois et plus (sujets exceptionnels). Il vaut mieux freiner la femelle et l’empêcher de nicher plus de deux fois pour ne pas trop la fatiguer.
La mue des jeunes survient vers la fin du deuxième mois. Début août, les premières rémiges et rectrices des adultes tombent une à une, la mue commence pour se terminer à la mi-septembre. Il est bon d’administrer un complexe polyvitaminé aux oiseaux durant cette période.
PRINCIPALES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES DANS CE- TYPE D’ÉLEVAGE –
Agressivité de certains mâles, piquage des œufs par le mâle,
Piquage des œufs par la femelle (sans solution !),
Mortalité des embryons en cours d’incubation aux alentours du 7ème jour,
Mortalité dans l’œuf à la veille de l’éclosion,
Mortalité des jeunes mutants à la naissance (fragilité des poussins en mutation de couleur),
Sevrage difficile (le mâle ne nourrit pas pendant que la femelle recouve),
Fragilité des jeunes durant leur premier hiver si ce dernier est particulièrement humide.
Texte et Photos JME/RD.