Cette année retour à Udine (Italie), mais cette fois pour juger le 10° Carduelid’in Show et retrouver bon nombre d’amis et de passionnés de la spécialité.
Cette exposition organisée par l’Hornemanni Middle European Club, est LE rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui se passionnent pour l’élevage des insectivores, frugivores, fringillidés, et autres passereaux.
Un honneur et un bonheur pour moi de venir juger cette exposition prestigieuse
1300 oiseaux à juger en une matinée sur tablette
Des passeurs de cages dédiés et identifiés
Une organisation parfaite à tous les niveaux
Les éleveurs veillent au bien être des 1300 oiseaux exposés cette année
La salle est toujours aussi belle !
12 juges étaient présents pour sélectionner les meilleurs oiseaux, 8 italiens, 2 belges, et un français. Après avoir gagné dans le passé de nombreux titres à Udine, je revenais pour les attribuer à mon tour.
Les jugements sont réalisés sous lumière artificielle
Les espèces sont réparties entre les juges. En ce qui me concerne, j’avais l’honneur de juger les Verdiers d’Europe (Chloris chloris) en couleur ancestrale et en mutations. (Photo Guy Doumergue)
J’ai donc jugé 130 Verdiers en 3 heures, pour ensuite attribuer avec mes collègues juges le « Best in Show ». par catégorie (Photo Guy Doumergue)
Sélection du Best Verdier en mutations de couleurs
Femelle Isabelle satinée championne en catégorie Jaune dominant
« Best Verdier d’Europe en mutation de couleur ». Un mâle Isabelle Bec Jaune
Verdier mâle Isabelle Bec Jaune
Verdier mâle Isabelle Bec Jaune. Pour rappel : mutation récessive autosomale
A Udine, les Chardonnerets sont toujours très bien représentés, que ce soit en couleur ancestrale ou en mutations de couleurs
Même si les chardonnerets sont des oiseaux magnifiques, ils peuvent présenter de nombreux défauts par rapport au standard
Toutes les mutations de chardonnerets sont présentées dans cette exposition. Nous sommes bien loin de la liste de l’arrêté de 2006 qui liste les mutations domestiques en France
Les mutations et combinaisons de mutations sont de plus en plus nombreuses, et pas uniquement chez le chardonneret
Lorsque l’on connait la difficulté de maintien en bonne condition d’élevage de cette espèce, on ne peut être qu’admiratif
On constate cependant de grandes variations de tailles dans les sujets mutés suite aux croisements intraspécifiques nombreux et fréquents
La logique est d’encourager les éleveurs à conserver le type initial de la sous-espèce afin de ne pas produire des sujets intermédiaires
Bon nombre d’éleveurs pensent que le plus beau est le plus grand, mais la taille n’est pas le seul critère à prendre en compte. Pour ceux qui le souhaite, un reportage sur ce sujet est consultable sur notre site
Attention également aux accouplements avec la mutation tête blanche (facteur récessif autosomal) car les porteurs présentent des traces orangées dans la nuque qui doit normalement être blanche
Un oiseau jamais vu en exposition en France, le Durbec des sapins
Pinicola enucleator – Pine Grosbeak
Le Best fringillidé a été un Dur Bec (et il y en avait plus d’un !)
Les Merles et Grives étaient bien représentés comme tous les ans !
Une collection impressionnante, regroupant des sujets mutés et non mutés
Ce qui est fantastique, ce sont les nombreuses mutations et combinaisons de mutations qui existent chez les Merles ! Un terrain de jeu au niveau génétique, particulièrement intéressant
Quand on connait la difficulté d’élevage associée à la quantité de nourriture vivante à fournir, on ne peut que respecter le travail réalisé par les éleveurs exposants.
Les espèces « exotiques » étaient également bien représentées
Le Cardinal rouge de Virginie (Cardinalis cardinalis – Northern Cardinal ) était également présent en concours ainsi que le Léiothrix jaune (Leiothrix lutea – Red-billed Leiothrix)
Les tarins des aulnes en phénotype ancestral et en mutations de couleurs occupent une place de choix à l’Hornemanni Show
Toutes les mutations de couleurs fixées chez le tarin des aulnes sont présentées
Mais on retrouve, du fait de l’accouplement muté X muté, comme dans bien des pays, des oiseaux présentant des défauts sanctionnables : tête pincée, lunettes, manque de rondeur etc
Un retour sur la forme ancestrale me parait impératif pour conserver le type du tarin. Cette remarque concernant la perte du type est encore plus marquée en France. A terme, il ne faudra pas s’étonner si la plupart des tarins en mutations de couleurs ne dépassent pas les 88 points dans les expositions françaises….
Les Bouvreuils sont également bien représentés
Certains seront sans doute sur le podium au Mondial Napolitain en janvier 2023
Bouvreuil à tête grise (Pyrrhula erythaca) Grey-headed Bullfinch
Bouvreuil à tête grise (Pyrrhula erythaca) Grey-headed Bullfinch
Une présentation exceptionnelle : les Bouvreuils asiatiques et leur localisation sur une carte
3 Bouvreuils rarissimes : Le Bouvreuil Bleu, le Bouvreuil à tête grise, et le Bouvreuil à tête rouge
J’ai passé un long moment à admirer ces magnifiques Bouvreuils. Sur les 3 espèces présentées, j’ai eu la chance d’en élever deux, le Bouvreuil à tête grise et le Bouvreuil Bleu, il y a trop longtemps.
L’Hornemanni Show nous réserve chaque année des surprises.
Une première pour moi : avoir la chance de voir sur un perchoir le Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) femelle. Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) femelle. Remarquez la coloration de la tête. Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) femelle. On retrouve un peu le masque du Bouvreuil à tête grise. Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) Mâle. Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) Mâle. Une merveille ! Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) Une rencontre inoubliable. Photo Guy Doumergue
Bouvreuil à tête rouge (Pyrrhula erythrocephala) Un magnifique couple. Je souhaite beaucoup de succès en 2023 à l’éleveur qui a la chance de le détenir. Photo Guy Doumergue
Un oiseau que j’aime particulièrement pour l’avoir élevé, c’est également le cas pour Romain : Bouvreuil à tête grise mâle
(Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch) .Photo Guy Doumergue
Le Bouvreuil à tête grise
Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch) est régulièrement élevé désormais en italie et en Belgique et Hollande. Photo Guy Doumergue
Mâle Bouvreuil à tête grise
(Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch). Photo Guy Doumergue
Femelle Bouvreuil à tête grise
(Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch). Photo Guy Doumergue
Chez les Bouvreuils asiatiques, la queue est étagée. Femelle Bouvreuil à tête grise
(Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch). Photo Guy Doumergue
Chez le Bouvreuil à tête grise
(Pyrrhula erythaca – Grey-headed Bullfinch) on retrouve le même masque que chez le Bouvreuil à tête rouge et le Bouvreuil orangé. Photo Guy Doumergue
Mâle de Bouvreuil Bleu (Pyrrhula pyrrhula cineracea) Photo Guy Doumergue
Mâle de Bouvreuil Bleu (Pyrrhula pyrrhula cineracea) Photo Guy Doumergue
Mâle de Bouvreuil Bleu (Pyrrhula pyrrhula cineracea). Lui aussi je le connait bien pour l’avoir élevé. Photo Guy Doumergue
Mâle Bouvreuil Ponceau (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula) Photo Guy Doumergue
Femelle Bouvreuil Ponceau (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula). Photo Guy Doumergue
Les verdiers avaient un niveau correct, et toutes les mutations étaient représentées
La mutation Jaune dominante est désormais présente dans toutes les mutations classiques et nouvelles
Si je compare la mutation Bec Jaune que je connais par cœur depuis la naissance dans mon élevage du premier sujet, avec la mutation Jaune dominante, je peux affirmer que le lipochrome de la mutation jaune dominante est très différent de celui de la mutation bec jaune. La mutation Bec Jaune est à mon avis supérieure en lipochrome
La mutation Jaune dominante fixée sur la mutation brune donne des oiseaux très lumineux avec un brun doré.
Les combinaisons des dernières mutations avec les mutations classiques nous promettent encore bien des surprises (Citron italien ou véritable Lutinos, Citron Espagnol, Bec jaune, Jaune dominant)
Femelles Tarins des aulnes (Spinus spinus) en couleur ancestrale. Certaines femelles présentent des caractéristiques du Tarin des Pins (Spinus pinus) qui sont fautives
Sizerin blanchâtre
(Acanthis hornemanni – Arctic Redpoll). Une des spécialité du Club
Mâle Moineau des sables ou Moineau blanc(Passer simplex)
Quelques hybrides rares : Bec Croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula) (en bas). Bec croisé Bifascié (Loxia leucoptera) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula)(en haut)
Bec Croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula) (en bas). Bec croisé Bifascié (Loxia leucoptera) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula)(en haut)
Bec Croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula pyrrhula) (en haut). Et Sizerin (Acanthis flammea) en mutation Brun Pastel X Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra) en bas
Verdier du Vietnam (Chloris monguilloti – Vietnamese Greenfinch)
L’après-midi du vendredi, ouverture au public
Les allées vont se remplir petit à petit
Des discussions entre passionnés commencent
Le samedi, les jugements sont passés en revue par les nombreux visiteurs et les exposants, qui vont comparer les oiseaux. Les juges présents pourront expliquer leur jugement. Ce fût mon cas à de nombreuses reprises pour orienter les éleveurs et les conseiller pour leur saison 2023.
Retour vers Toulouse avec une escale……à Londres. Le Brexit implique des contrôles supplémentaires pour entrer en Angleterre et entraine une attente importante lors du passage des scanners (scan du passeport et du visage avec déverrouillage automatique du portique pour entrer en Angleterre. )
En montant dans l’avion, je repense à cette magnifique exposition et tous les passionnés qui ont contribué à son succès. A l’année prochaine !