Juger un Mondial est un honneur et une chance, car la majorité des oiseaux en compétition lors de ce type d’exposition, sont d’un niveau exceptionnel. Ce Mondial que nos amis Portugais avaient préparé avec beaucoup d’implication constituait donc le rendez-vous suprême pour de nombreux passionnés.
Gagner un titre de Champion du Monde, ou se placer à la deuxième ou la troisième place est un moment important dans la vie d’un éleveur compétiteur. Les mois de préparation qui ont précédé le jugement, sont source de tension, de doute et d’espérance. Remporter un titre provoque de l’émotion et de la fierté. Ce titre parfois il est remporté sur un détail.
Etant juge, mais avant tout éleveur et compétiteur, je connais bien toutes ces sensations. Cela ne m’empêche pas de penser que l’oiseau qui gagne, comme celui qui ne gagne pas, mérite énormément de respect et d’attention. Après tous les soins prodigués par son propriétaire, il a dans certains cas parcouru des milliers de kilomètres avant de se trouver sur la table de jugement, pour ensuite refaire le chemin à l’envers, après plusieurs jours d’exhibition.
Malgré toute l’attention des organisateurs, le Mondial est donc un moment particulièrement éprouvant pour les oiseaux présentés. A mon sens, le plus important, au-delà des médailles et des honneurs, est de revoir en bonne santé après le Mondial, l’oiseau que l’on a élevé dans ses volières.
Je souhaite dédier ce reportage à tous les éleveurs qui n’ont pas eu cette chance.
Pour mémoire vous pouvez agrandir les photos dans la partie basse du reportage.
Le jugement a commencé le lundi 18 janvier pour se terminer le mercredi 20 janvier.
Déroulement du jugement :
Pour les catégories G1 et G2 (faune Européenne et Hybrides), 4 juges officiaient. Deux italiens, 1 belge, et 1 français (votre serviteur).
Pour la catégorie H (Hybrides) : le jury était composé d’un juge espagnol et d’un juge allemand.
La supervision COM était assurée par Gino Cortese, vice-président de l’OMJ.
Nous étions deux par binôme. Le podium était décidé en commun sur la base de 5 oiseaux retenus pour obtenir le titre suprême. Dans certains cas, assez rares, nous avons délibéré à 4 pour définir les 3 meilleurs oiseaux de la catégorie.
Cette année, le maximum accepté en individuel était 95 points, le minimum pour le titre 90 points. Les 3 premiers oiseaux devaient présenter un écart d’un point. Idem pour les stams avec un minimum à 360 points.
Le jugement des catégories G1 et G2 s’est déroulé dans une excellente ambiance, avec un excellent esprit et une parfaite collaboration.
Pas d’éclairage naturel, mais une salle particulièrement spacieuse avec de larges allées. Les tables de jugements étaient placées tout autour de la salle à proximité des espèces jugées.
Les sujets à juger étaient placés sur des présentoirs à roulettes. L’erreur à ne pas faire avant un jugement : placer la cage à terre et provoquer ainsi un stress supplémentaire à l’oiseau.
Des allées spacieuses dans une très belle salle
La grande nouveauté de ce mondial était le jugement à l’aide de tablettes tactiles.
Comment vous dire, après trois jours de jugement avec des tablettes, on n’imagine pas juger à nouveau avec des fiches papiers.
. Merci à nos amis Portugais, car grâce à leur initiative, les juges lors de ce mondial, ont consacré beaucoup plus de temps à apprécier les oiseaux. Je ne vois personnellement que des avantages à juger avec des tablettes : gain de temps, fiabilité des pointages, possibilité d’écrire un commentaire, rappel des fiches si besoin pour modification, lecture pratiquement immédiate des 3 premiers, consolidation rapide au niveau de l’organisation pour contrôle et impression du palmarès….
En France, A l’image de l’international de Sanary, j’espère que désormais les grands rendez-vous ornithologiques seront également dotés de tablettes tactiles.
Le juge utilise son tampon pour valider la liste de contrôle. Ici la table du juge exotiques becs droits pendant le jugement des Roselins du Mexique en phénotype sauvage.
Une de nos deux tables de jugements avec les tarins des aulnes (Carduelis spinus) en phénotype sauvage.
Le sol était recouvert de moquette, ce qui nécessitait un nettoyage quotidien par aspiration.
Les points d’améliorations :
Je dois en premier lieu remercier le juge Portugais en charge de la logistique des sections G1 , G2, H, qui a redoublé d’efforts pour nous permettre de juger dans les meilleures conditions. Il s’occupait de l’éclairage, de la formation sur tablette, de la correction des bugs informatiques, du passage des cages….il était donc partout. Ce qui veut dire un manque cruel de moyens humains lors du jugement.
Le premier jour, 2 personnes étaient chargées du passage des cages pour 4 juges. Le deuxième jour, il ne restait plus qu’une personne qui disparaissait régulièrement. Sans les tablettes, boucler dans les temps aurait été un exercice très très compliqué.
L’autonomie des tablettes implique l’installation de prises supplémentaires pour permettre un branchement secteur ou rechargement au moment des repas.
Après ces quelques lignes sur la logistique, passons au jugement des oiseaux. Le Chardonneret est toujours bien représenté lors des grands concours. Comme les « grandes sous-espèces » sont jugées avec les « petites » il faut être particulièrement vigilant, car le meilleur oiseau est le mieux typé pas le plus gros. Pas simple donc de juger des Carduelis carduelis major avec des Carduelis carduelis parva, des Carduelis carduelis carduelis (Chardonneret élégant), des carduelis carduelis britannica, des Carduelis carduelis tschusii, des Carduelis carduelis balcanica, des Carduelis carduelis brevirostris et tous leurs intermédiaires par hybridation intra spécifique…
Tous les chardonnerets sont beaux grâce à la diversité des couleurs qu’ils présentent. Mais pour gagner un titre, ils doivent être le plus proche possible du standard : un masque bien dessiné, régulier, un dessin de casque parfait (noir de la tête qui descend jusque dans le cou, un dessin de poitrine bien marqué (le fameux champignon blanc de la poitrine), des zones blanches bien dessinées (avec une teneur de blanc variable en fonction des sous-espèces), des miroirs jaunes et non oranges ou rouges ( lorsque l’éleveur colore à tort ses oiseaux), des lunules complètes (dessin de queue sur la face intérieure des rectrices), des dessins d’ailes marqués, un plumage collé, une forme harmonieuse, une attitude calme…..Tous ces points d’attention sont je le rappelle, adaptés aux sous-espèces jugées.
Les Australiens ont le diamant de Gould, nous nous avons le Chardonneret.
Chez le Chardonneret major, les parties blanches du plumage doivent être le plus blanc possible. Le blanc de la nuque ne doit pas montrer d’orange (signe que l’oiseau est porteur de la mutation tête blanche). Les éleveurs maîtrisent de mieux en mieux l’élevage de cette espèce particulièrement fragile et sensible au stress.
La mutation Isabelle est pour moi l’une des plus belles mutations fixées chez le Chardonneret. On remarque sur la photo que le masque est bicolore par endroit (Rouge et orange foncé). Concernant la phaéo du dos, le flash de l’appareil a tendance à l’éclaircir. 41 sujets en mutations présentés en stam et en individuel (toutes mutations)
Dans certaines expositions les Chardonnerets « major » ne concourent pas avec les « petites » sous espèces. C’est certainement la voie à suivre au niveau du Championnat du Monde.
Une vue partielle du nombre de chardonnerets à juger. Entre les stams et les individuels, 70 sujets présentés. Que du bonheur !
Chez le Verdier d’Europe (Carduelis chloris) on distingue désormais, ce que j’appellerai les oiseaux de posture, des phénotypes ancestraux. Le verdier d’Europe existe dans la nature sous deux formes : une brunâtre et une grisâtre. De plus la sous-espèce aurentiiventris que l’on trouve dans la région méditerranéenne est beaucoup plus colorée que la forme nominale. L’oiseau en photo n’a plus rien à voir avec la forme sauvage. Ce Verdier appelé longtemps Verdier d’Ecosse, a fait l’objet d’une sélection importante sur l’Île de Malte, d’où son nom de Verdier Maltais. C’est un oiseau imposant, massif, avec beaucoup de phaéomélanine et une plume assez longue voire très longue chez certains sujets.
Beaucoup de rondeur, mais une lourdeur ainsi qu’une culotte importante. Nous sommes vraiment très loin de la forme sauvage.
La taille des Verdiers Maltais est imposante. Si vous placez un Verdier d’Europe de taille normale dans une volière avec un « Maltais » le rapport de taille est comparable à celui d’un Bouvreuil Ponceau avec un Bouvreuil Pivoine. Les éleveurs utilisent ce type d’oiseau pour agrandir la taille et la forme de leurs sujets mutés. Pour les mutations présentant beaucoup de phaéomélanine, comme la mutation brune, rien à dire. Par contre, pour les mutations Agates et isabelles, il faut quelques générations et beaucoup de sélection pour éliminer le Brun présent chez le maltais.
Sur ce plan général on distingue bien les différences de tailles et de formes. 78 Verdiers en stams et en individuels !
85 Verdiers en mutations de couleurs en stam et individuel. En photo, la mutation double diluée du Verdier d’Europe appelée également Pastel ailes grises. Cette mutation a de plus en plus de succès. Cela me fait d’autant plus plaisir que j’ai moi-même remporté le titre mondial au Portugal, puis l’année suivante en Espagne, avec cette même mutation. Lors de ce championnat, deux médailles sur trois ont été attribuées à des Verdiers en mutation diluée.
Cette mutation est dominante autosomale. On constate qu’elle a la particularité de faire ressortir la phaéomélanine sur le dos des oiseaux. Grâce à la sélection elle va sans aucun doute continuer à évoluer et pourquoi pas nous réserver des surprises si elle se combine avec d’autres mutations classiques. Elle est déjà particulièrement spectaculaire et attractive en combinaison avec la mutation bec jaune (voir reportages sur notre site).
Cette année, c’est un mâle Isabelle satiné qui a devancé les deux mâles doubles dilutions des photos précédentes. Bel oiseau schimmel, avec un excellent pigment et une très bonne forme.
Si vous comparez cette photo de verdiers mutés avec la photo des verdiers « Maltais », vous pourrez voir combien la différence de taille et de forme est importante. A noter que les Verdiers « Maltais » en mutations de couleurs sont plutôt rares. Par contre les sujets intermédiaires sont de plus en plus nombreux.
Deux espèces que j’élève depuis longtemps, le tarin des aulnes (Carduelis spinus) et le verdier d’Europe (Carduelis chloris). Les voir au quotidien dans mon élevage m’aide à rapidement détecter les meilleurs oiseaux lors du jugement.
Lorsque les tarins des aulnes en phénotype sauvage (Carduelis spinus) sont arrivés sur la table de jugement, j’ai très vite compris que la série serait d’un très haut niveau. Depuis quelques années, lors des réunions techniques j’échange souvent avec les éleveurs sur la perte de certains caractères importants chez cette espèce. De plus en plus de tarins, et plus particulièrement en mutations de couleurs présentent des défauts importants : manque de rondeur, absence de dessins de flancs, type filiforme, lunettes importantes, tête pincée…. La raison : le manque de sélection des reproducteurs et le choix d’élever des mutations en oubliant les caractéristiques essentiels de l’espèce. Les jeunes en phénotype sauvage issus de ces accouplements hasardeux présentent également de gros défauts. Les oiseaux que j’ai photographié à l’issu du jugement valaient le déplacement. Ils doivent servir de modèle, et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai eu l’occasion de les noter et de les admirer.L’oiseau photographié présente un magnifique dessin de tête, des flancs bien dessinés pas toujours présents chez les mâles. C’est un oiseau robuste, avec une plume longue et une bonne forme. Il faut noter que les oiseaux de deux ans, bague verte, sont dans la plus grande majorité des cas supérieurs aux jeunes de l’année.
Mâle de forme correcte avec une bavette bien présente. Un sujet mâle sans bavette ne doit pas être pénalisé. Par contre une bavette incomplète est un défaut de dessin.
Bon dessin de calotte bien marqué. Les flancs sont bien dessinés. La plume est un peu longue et tombe sur les pattes. On voit également le dessin de dos sur la photo.
Les femelles tarins des aulnes peuvent présenter du lipochrome sur la poitrine. Les plus belles sont certainement celles présentant du blanc au niveau des flancs et du poitrail. La femelle sur la photo présente des bons dessins de flancs et une bonne couleur de fond. Le dessin de flancs est un peu flou, mais il faut tenir compte du dérangement lié au flash de l’appareil au moment du cliché. Avec ce type d’oiseau on peut travailler certaines mutations comme l’isabelle et l’agate et garder malgré la réduction de l’eumélanine et de la phaéomélanine , un excellent dessin.
Très bon dessin de tête chez cette femelle. Je privilégie toujours dans mon élevage les oiseaux présentant un bon dessin à l’image de l’oiseau exposé.
Ce jeune mâle tarin des aulnes en mutation brune est très prometteur. On remarque déjà sa forme, ses dessins de tête, calotte et flancs. Un petit défaut : une excroissance de la mandibule supérieure du bec lié certainement à un excès de protéines.
Le même oiseau. Le brun est un peu éclairci par le flash. La plume est un peu longue mais favorise la rondeur de l’oiseau. A ce sujet, chez toutes les espèces il est important de distinguer une plume intensive d’une plume schimmel.
Belle femelle brune avec de jolis flancs. J’aime chez une même espèce, commencer mes jugements par les phénotypes sauvages et continuer par les mutations de couleurs. Il faut savoir que lors d’un mondial, les fiches sont attribuées par le superviseur. On ne nous donne pas le choix des classes à juger. J’avais 38 tarins en mutation brune à juger.
Ce mâle ivoire a remporté le titre de Champion. Belle forme, bon dessin, belle couleur, bonne position. La qualité de ses dessins de flancs et de tête a compensé le dessin de bavette. L’attitude de l’oiseau montrait une parfaite préparation. Je n’ai pas hésité pour le primer. Il ne faut pas sous-estimer l’intérêt de préparer ses oiseaux aux concours. Un oiseau bien préparé a toujours un avantage indéniable sur un oiseau mal préparé.
Il y a une grosse différence de forme entre les oiseaux précédents et ce mâle Isabelle. La couleur est belle mais il faudra impérativement repartir sur une femelle de phénotype sauvage avec une belle forme pour améliorer la souche. La mutation Isabelle est certainement la plus belle mutation fixée chez le tarin des aulnes.
Même si je n’ai pas eu à juger les Bouvreuils, c’était un plaisir de pouvoir les admirer. La forme est bonne. Le dessin de calotte doit être bien dessiné et pas dentelé. Certains sujets présentent un trait blanchâtre sous chaque œil, c’est un défaut. L’absence des deux petites plumes rouge (flammes) en prolongement du dos est également un défaut.
Comme le Verdier « Maltais », le Bouvreuil Ponceau est devenu un oiseau de posture. Dans la nature, les Bouvreuils Ponceaux sont très différents de nos oiseaux d’élevage.
Le bouvreuil pivoine se rencontre de plus en plus en exposition. En photo, une femelle de l’année très correcte, même si elle ne pouvait pas rivaliser avec certains mâles bouvreuils exposés. Les femelles de bouvreuils pivoines sont plus foncées et surtout plus petites que les femelles de bouvreuils ponceaux.
L’oiseau en photo est une femelle ponceau en mutation brune. On remarque le bec de couleur corne. La taille est imposante. Le plumage a beaucoup de volume car la plume est longue. Les meilleurs Bouvreuils en mutations de couleurs doivent présenter une couleur identique sur les trois parties du corps suivantes : la calotte, les ailes et la queue. L’oiseau en photo a gagné le titre.
Comme lors des championnats du Monde de Tours, j’ai eu le privilège de juger les Becs croisés (Loxia) en stam et en individuel.
Mâle bec croisé bifascié (Loxia leucoptera) Champion du monde 2016. Le Bec croisé est un oiseau attachant et très proche de son soigneur.
Le Bec croisé Perroquet (Loxia pytyopsittacus) est le plus grand Bec croisé. Le bec est partuclièrement imposant
Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra)
Pour comparaison photo du bec croisé d’Himalaya (Loxia curvirostra humalayana) sous-espèce du bec croisé des sapins, jugé en série F (Exotique) et non G (Faune Européenne). En ce qui me concerne je milite pour que notre section juge tous les oiseaux européens et « exotiques » apparentés. Tous les verdiers asiatiques et européens, tous les tarins américains et le tarin des aulnes etc…En Italie c’est déjà le cas. C’est une question de bon sens et de préférence d’élevage.
Le venturon montagnard (Serinus citrinella) est désormais régulièrement présent en concours.
Le venturon montagnard est plus fragile que le serin cini (Serinus serinus). Le dessin de tête est caractéristique de l’espèce.
La mutation jaune chez le bouvreuil est récessive autosomale. Elle est plus spectaculaire combinée avec la mutation brune pastel. Ici un mâle ancestral jaune.
Les sizerins étaient également au programme. En photo un sizerin cabaret (Carduelis flammea). Excellente coloration, la calotte est rouge et le bec jaune. Très bon dessins de flancs. La première année les sizerins mâles ne présentent pas de rouge sur la poitrine. Un jeune de l’année ne peut donc pas avoir de plumes rouges sur le poitrail. En cas de perte de quelques plumes, le risque est une repousse de couleur rouge pénalisable.
Très bon dessin de tête. La bavette est parfaite. Excellente coloration, les flancs sont très bien dessinés. Le sizerin flammé cabaret présente beaucoup de phaéomélanine. Oiseau à travailler en mutations : brune, foncé, brune foncée, phéo.
Le sizerin du Groenland (Carduelis rostrata) se caractérise par des dessins marqués, beaucoup moins de phaéomélanine que le sizerin cabaret, une forte taille, une bavette imposante, et un bec beaucoup plus long. Exemple de coloration ratée : le bec est orange.
La culotte est tolérée chez le sizerin du Groenland. L’oiseau en photo présente une excellente coloration. La bavette et les flancs sont bien dessinés.
Le sizerin blanchâtre (Carduelis hornemanni) est régulièrement présent lors des grands championnats. Il se caractérise par un croupion blanc sans stries, un plumage à dominante blanche, une tête arrondie et un bec court. C’est un superbe oiseau d’élevage et d’exposition. L’oiseau en photo montre ces caractéristiques. La coloration est réussie. Chez le sizerin flammé boréal et le sizerin du Groenland, le croupion est blanc strié de noir.
Sizerin flammé cabaret en mutation brune facteur foncé. Le facteur foncé est dominant autosomal et le facteur brun lié au sexe et récessif.
Très beau sizerin brun facteur foncé et très belle coloration.
La mutation pastel (Ex Agate) facteur foncé est intéressante mais moins spectaculaire et plutôt terne. L’éleveur n’a pas coloré son oiseau. La calotte est jaune orange. Ce n’est pas un défaut mais en cas d’égalité pour l’attribution du titre c’est le sujet coloré qui l’emporte.
Un stam de Dur bec des sapins (Pinicola enucleator) était présenté. On reste admiratif devant un tel oiseau dont l’élevage est loin d’être simple.
Le moineau friquet (Passer montanus) est un très bel oiseau. Pas de dimorphisme entre le mâle et la femelle. Elévé également en mutations de couleurs : brun, opale, brun opale.
Comme le moineau friquet, le moineau domestique (Passer domesticus) est un oiseau difficile à présenter en concours. Son principal défaut : une attitude nerveuse ne permettant pas un jugement dans de bonnes conditions. En photo un mâle domestique.
La mutation opale fixée chez le Pinson des arbres (Frigilla coelebs) est certainement l’une des plus réussie. En photo un mâle Opale.
Comme lors du Mondial de Tours, on m’a attribué le jugement des étourneaux, des merles, des corvidés, des pies en phénotype sauvage. Des oiseaux que l’on voit malheureusement rarement en concours dans les expositions françaises.
Lors du jugement des pies, je me suis rappelé mon expérience d’élevage avec la mutation Albinos.
Le bouvreuil githagine (Rhodopechys githaginea) est jugé en G, car appartenant à la Faune Européenne.
Le bruant jaune (Emberiza citrinella) est un superbe oiseau d’exposition. Volière d’élevage obligatoire pour cette espèce insectivore en période de reproduction.
La linotte à bec jaune (Carduelis flavirostris) demande beaucoup de préparation pour être calme en exposition. La qualité et la régularité des dessins ainsi que la taille et la forme sont des critères déterminants pour l’obtention d’un bon pointage.
Avant ce mondial, j’espérai juger à nouveau les insectivores que j’affectionne particulièrement. J’ai eu cette chance. Ici un mâle Rouge queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) médaille d’argent avec 93 points.
Les Gorges bleus à miroirs (Luscinia svecica) étaient nombreux à ce mondial. Même si cette espèce est plus belle et spectaculaire en période nuptiale. C’est un plaisir pour les yeux en plumage hivernal. Oiseau Champion du Monde avec 94 points.
La mésange à moustaches (Panurus biarmicus) est une superbe mésange que l’on rencontre notamment dans les roselières de Camargue. En captivité, elle se reproduit facilement à condition de disposer d’une petite volière et de distribuer une nourriture insectivore à l’éclosion des jeunes. Pour tous les oiseaux appartenant à la Faune Européenne en phénotype sauvage, l’éleveur français qui souhaitera élever ces espèces devra être titulaire du certificat de capacité ainsi que de l’ouverture d’établissement d’élevage.
Et puis il y a eu ce stam ! et quel stam ! 4 mésanges azurées (Parus cyanus) que j’ai eu beaucoup de plaisir à juger. Je ne vous cache pas que j’ai passé un bon moment à les admirer. A peine posées sur la table de jugement la cause était entendue. Résultat : 372 points et un titre de champion.
Pour le fun, même si je ne les ai pas jugés, quelques photos de tarins américains… Sur ce cliché un mâle Tarin à ventre jaune (Carduelis xanthogastra)
Le tarin à menton noir (Carduelis barbata) Est l’un des tarins les plus robustes
Le Tarin à menton noir est aussi appelé Tarin barbus
Le Tarin à dos noir (Carduelis psaltria) est plus rare en élevage et en exposition.
Le jaune très lumineux tranche avec le noir intense chez le Tarin à dos noir.
J’aime beaucoup ce petit tarin. Mais pour élever le tarin à dos noir, un local chauffé est recommandé. Je ne dispose pas de ce type d’installation.
La mutation Topaze chez le Tarin de Magellan (Carduelis magellanicus) a été transmise au Tarin des aulnes (Carduelis spinus) par hybridation intra-spécifique. En photo un mâle Topaze.
La femelle de Tarin de Magellan en mutation topaze est une belle réussite. Facteur récessif autosomal.
Le Tarin triste (Carduelis tristis) est avec le Tarin des aulnes l’espèce que j’affectionne le plus. Ce tarin présente deux phénotypes : un hivernal et un nuptial. En période de reproduction le mâle présente une calotte noire, des rémiges et des rectrices noires également. Le reste du plumage est jaune lumineux. Le mâle en photo commence à prendre ses couleurs nuptiales sur la tête.
Le tarin triste s’élève en grandes cages de 1.20 X 0.50 X 0.50.
Le tarin à tête noire (Carduelis notatus) présente une calotte hérissée, un peu comme une huppe lorsqu’il est excité.
C’est un très beau tarin élevé régulièrement.
Pour terminer cette série de photos sur les Tarins américains, le Tarin noir (Carduelis atrata) qui désormais est élevé régulièrement dans de nombreux élevages. Ce tarin est une beauté de la nature.
Présent à chaque mondial, le Serin des canaris ou Canari sauvage (Serinus canaria)
Le serin alario (Serinus alario) est devenu rare en concours. Elevage à développer pour les amateurs de serins.
L’Alario de Damara (Alario alario leucolaema) est une sous-espèce du Serin Alario. Un magnifique fringillidé que l’on rencontre encore plus rarement en exposition. Son élevage nécessite un local chauffé sous nos latitudes.
Les amateurs de serins exotiques connaissent bien ce magnifique oiseau. Personnellement, c’est le serin que je préfère.
Un oiseau trop peu rencontré en élevage depuis quelques années
Beaucoup plus grand et plus robuste, le Serin soufré (Serinus sulphuratus) est appelé également Serin de Brimstone.
Le serin à ventre blanc (Serinus dorsostriatus), l’un des plus colorés sans aucun doute avec le Serin de Saint Hélène.
Le Serin de Saint-Hélène (Serinus flaviventris) ou Serin Jaune
Le même de dos…
Et pour terminer, un Serin soufré (Serinus sulphuratus) très bien dessiné.
L’Urague de Siberie (Uragus sibiricus) est un magnifique fringillidé. En photo la grande sous-espèce que l’on rencontre régulièrement lors des championnats internationaux.
Le bruant striolé (Emberiza striolata) est un oiseau agréable en exposition. En photo un mâle bruant striolé. La femelle présente une dominante plus brune avec des dessins de tête moins marqués
Le Bouvreuil du Lichtenstein (Rhodopechys obsoleta), un « faux » bouvreuil que l’on a plaisir à revoir.
Parfois confondu avec le moineau des sables (Passer simplex), il possède une coloration rose au niveau des ailes très typique. Le moineau des sables ne présente pas de coloration rose ou rouge dans son plumage.
Le verdier à tête noire (Carduelis ambigua) est un superbe oiseau. En mutation Agate c’est une pure merveille. Il faut des années de sélection pour arriver à une telle réussite, car la mutation Agate a été introduite chez les Verdiers asiatiques, dont le Verdier à tête noire par hybridation avec le verdier d’Europe ( Carduelis chloris)
La forme, le dessin, la coloration…..tout est parfait chez ce Verdier à tête noire Agate.
Autre Verdier autre réussite. Ici un verdier d’Himalaya (Carduelis spinoïdes) en mutation pastel
Le lipochrome est remarquable.
Le facteur pastel et sa dilution se distinguent bien sur cette photo. Le verdier d’Himalaya en mutation pastel est une réussite….particulièrement rare.
Que dire de ce mâle verdier d’Himalaya (Carduelis spinoïdes) en mutation Agate ? Il crève l’écran avec un lipochrome d’exception.
Femelle de Verdier d’Himalaya en mutation Agate. Très belle réussite également
Autre photo d’un mâle Verdier d’Himalaya en mutation Agate.
Photo d’un verdier de Chine (Carduelis sinica) en mutation brune.
A droite le stam Champion de Verdier à tête noire en mutation Agate.
Quelques photos de Cardinaux. Photo d’un mâle Cardinal vert (Gubernatrix cristata) . Pour les éleveurs disposant de grandes volières.
Le Cardinal Vert est un oiseau imposant et pas simple à faire reproduire. Ceux qui ont eu la chance d’acheter le livre de Rob van der Hulst mesurent la difficulté d’élevage de cette espèce.
Autre Cardinal très prisé des amateurs, le cardinal Rouge de Virginie (Cardinalis cardinalis). En photo, un magnifique mâle.
Très rare en élevage mais si beau : le Cardinal Vermillion (Pyrrhuloxia phoeniceus)
Aussi spectaculaire que le Cardinal rouge de Virginie.
Pour les amateurs de bruants : le bruant à poitrine dorée ( Emberiza flaviventris)
Prévoir une nourriture à base d’insectes et une volière plantée pour son élevage.
Je suis resté un long moment devant la cage de cette Grive de Doherty (Geokichla dohertyi).
Quelques photos d’Hybrides rares ou particulièrement beaux. En photo un hybride de Chardonneret Agate (Carduelis carduelis) X Canari Agate (ou inversement). Le masque est bien dessiné et ne bave pas sur la poitrine. La coloration est parfaite car les rémiges sont jaunes. Le dessin est bon. On ne distingue pas sur la photo les lunules de queue. Pour les amateurs de ce type d’hybride, un modèle du genre.
Mâle hybride Canari X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula).
Un hybride encore rare de Tarin des aulnes en mutation « topaze » (Carduelis spinus) X Canari.
L’hybride de Chardonneret (Carduelis carduelis) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula) est régulièrement exposé et toujours très apprécié.
Autre chardonneret X Bouvreuil un peu trop coloré.
Hybride Sizerin (Carduelis flammea) X Chardonneret (Carduelis carduelis) en mutation brune.
Mâle Chardonneret (Carduelis carduelis) X Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra)
Sizerin flammé (Carduelis flammea) X Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra)
Serin souffré (Serinus sulphuratus) X Bec croisé bifascié (Loxia leucoptera)
Sizerin flammé X Bec croisé des sapins
Roselin du Mexique (Carpodacus mexicanus) X Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra)
Mâle hybride Verdier de Chine (Carduelis sinica) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula)
Mâle hybride Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula)
Mâle hybride Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula)
Femelle hybride Bec croisé des sapins (Loxia curvirostra) X Bouvreuil (Pyrrhula pyrrhula)
Cet Hybride de Sizerin (carduelis flammea) X Bec croisé bifascié (Loxia leucoptera) fait partie des plus beaux hybrides de ce mondial
Pour terminer ce reportage quelques photos des magnifiques volières à perroquets.
Cacatoès de Leadbeater (Lophochroa leadbeateri)
Volière de Cacatoès rosalbin (Eolophus roseicapilla) et de cacatoès à huppe jaune
Voilà, nous sommes en mars, le mondial est déjà loin et j’ai passé quelques soirées à préparer ce reportage qui j’espère vous aura intéressé. Avec ce Clap de fin, et après avoir consulté le palmarès, je souhaite féliciter les éleveurs français qui ont participé à ce 64° championnat du Monde, et plus particulièrement les médaillés des sections G, H et F1 273 à F2 :
Phénotypes sauvages G1
DE FIGUEIREDO MANUEL en serins, MASONE DANI en Sizerins flammé
Mutations G2 :
PENVEN ANDRE en Verdier mutation brun (Stam), BRAU MICHEL en Verdier mutation brun, DERIU JEAN PIERRE en Verdier mutation Agate (Stam), BENTEGNIE ANDRE en Verdier mutation Isabelle, BRAU MICHEL en Verdier mutation Isabelle satinée et Double dilué (Pastel ailes grises), BRIZARD PATRICK en Verdier mutation Double dilué (Pastel ailes grises), BENTEGNIE ANDRE en Tarin des aulnes mutation Isabelle, BERBUDEAU JEAN LUC en Moineau domestique mutation Brun (Stam) et individuel, MASONE DANI en Moineau domestique mutation Brun, BERBUDEAU JEAN LUC en Grive musicienne mutation brune, GONZALES FRANCIS en Grive musicienne mutation brune,
Hybrides
MASONE DANI en H1 (Stam), MARTINS QUEIROS JOAO CARLOS en H7, LEFAUCHEUX ALAIN en H7, SIMON MARCEL en H10, CHEPIS JEAN-PIERRE en H23, LEFAUCHEUX ALAIN en H30, DERIU JEAN PIERRE en H37,
F1 273 à F2 :
COLNEY BERNARD Tarin de Magellan en phénotype sauvage, FLECKENSTEIN PHILIPPE Roselin du Mexique en phénotype sauvage, DERIU JEAN PIERRE Roselin du Mexique en mutation phaéo (stam), VETTESE DAVID Roselin du Mexique en mutation Torbas, VAUDOISEY MICHEL Roselin du Mexique en mutation phaéo, DERIU JEAN PIERRE Roselin du Mexique en mutation opale, HOY JONATHAN Serin des canaris, HOY JONATHAN Tarin à tête noire (Notatus), DE FIGUEIREDO MANUEL Verdier à tête noire en phénotype sauvage, BRIZARD PATRICK Verdier d’Himalaya en phénotype sauvage, BRIZARD PATRICK Verdier à tête noire en mutation Agate (Stam), BRIZARD PATRICK Verdier d’Himalaya en mutation Pastel et en mutation Agate, DERIU JEAN PIERRE Bouton d’Or (Stam), COMPAIN OLIVIER Pinson à huppe rouge,
Allez une dernière photo pour le fun. Pouvez-vous identifier cet oiseau ? Je vous aide, on ne le trouve pas en Europe…Envoyez-nous un petit mail. Bonne recherche et félicitations à l’éleveur.