Comme le chante Charles AZNAVOUR, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…Epoque, ou dans ce marché situé en plein Paris, en bordure de Seine, à deux pas de Notre Dame, du quartier Latin et de Saint Michel, on pouvait croiser chaque dimanche matin les plus grands noms de l’élevage français.
Gamin, je demandais régulièrement à mon père de m’emmener au marché aux oiseaux. Je passais la matinée à écouter les éleveurs et observer les oiseaux destinés à la vente.
Des oiseleurs proposaient des sujets importés, et on pouvait trouver des arrivages de Chardonnerets du Turkestan (Carduelis carduelis subulata), de Serins à front rouge (Serinus pusillus), de Bouvreuils exotiques comme le Bouvreuil à tête grise (Pyrrhula erythacas), le Bouvreuils bleu (Pyrrhula cineracea), de tangaras (Piranga ……) et de bien d’autres espèces encore.
Je ne suis cependant pas nostalgique de ces années, car l’élevage a énormément progressé en quelques décennies, et nous pouvons désormais affirmer que certaines espèces sont aujourd’hui domestiquées et leur élevage parfaitement maîtrisé.
L’élevage des mutations de couleurs a connu un essor incroyable en l’espace de vingt ans, et les éleveurs de notre spécialité après bien des années de galères commencent seulement à être reconnus.
La réglementation évolue également, certes avec lenteur, mais elle évolue. Alors il faut continuer à aller de l’avant, et à l’occasion passer un moment au marché aux oiseaux de Paris simplement pour le coup d’œil.
Les graminées proposées aux passants du marché, faisaient la joie des éleveurs parisiens ne disposant pas d’un jardin ou du temps nécessaire pour aller récolter des plantes.
Un bel Ă©talage de millet en grappe rouge et jaune
Le marché aux oiseaux et aux fleurs est toujours un lieu très fréquenté par les touristes.
On pouvait même trouver de la renouée persicaire (Polygonum persicaria)
Il a cependant beaucoup perdu de son intérêt car il est de moins en moins fréquenté par les vrais éleveurs.
Des graminées fraichement récoltées
De plus, suite aux mesures sanitaires concernant l’Influenza, il ne reste plus que le Marché et… les fleurs.
A visiter cependant pour le coup d’œil. Si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être voir chasser un faucon crécerelle (Falco tinnunculus) qui niche à Notre Dame (3 couples nichent sur la Cathédrale).